jeudi 3 mars 2011

Il y a 220 ans, Jean Marie quitte son pays sur la Sérapis

Copie du rôle d'équipage de la Sérapis. Jean Marie est mentionné sur la deuxième ligne de cette page



Il y a 220 ans presque jour pour jour, le 21 février 1781, Jean Marie Michel Noel quitte son pays pour ne plus jamais y revenir. La Sérapis, 900 tonneaux, 44 canons, frégate du roi Louis XV, appareille de la rade de Lorient.  
C'est une frégate célèbre, dont nous reparlerons, sur laquelle Jean Marie navigue pour la première fois. Il est enregistré sur le rôle d'équipage comme officier non marinier, troisième chirurgien. Il n'est pas un officier et ne partage donc pas la table du commandant ; il est non-marinier, c'est à dire qu'il ne participe pas à la manoeuvre du bateau. Parmi les officiers non-mariniers on trouve les trois aides chirurgiens, un armurier, un boulanger, un boucher...

Il y a 356 personnes à bord, dont 15 officiers, 32 officiers mariniers, 12 officiers non-mariniers, 40 matelots, 63 novices, 11 volontaires d'honneur, 9 pilotins, 40 volontaires de la Légion d'Artois, 26 mousses et 10 domestiques. Il y a un suisse, un portugais, un allemand du Palatinat, musicien (Georges Schreck), cinq espagnols, trois natifs des Amériques mais aux noms français (Thomas Paguer, Mathieu Equeur, Georges Boret)

Le rôle d'équipage stipule que Jean Marie Noel est le fils d'Yves, qu'il est né à Vannes, qu'il a 23 ans, qu'il est de taille moyenne, que ses cheveux sont bruns. Son salaire mensuel est de 50 livres, il a touché une avance de 200 livres. C'est une rétribution modeste. Le second chirurgien Jean Baptiste Thébaud touche 80 livres par mois, le chirurgien major 120, et le commandant 250. 50 livres c'est la rétribution moyenne des officiers mariniers, beaucoup plus que les mousses, le novices et le pilotins qui reçoivent 12 voire 10 livres sans avance. Marin Higuet, le domestique le mieux payé à bord reçoit 80 livres mensuelles, probablement en raison de ses 47 ans.

Le commandant de la Sérapis est le lieutenant de vaisseau Roche. On a vu dans le post consacré à Henriette qu'à la fin de la même année 1781, il est le témoin de l'époux de Vincente, la soeur cadette d'Henriette qui épousera Jean Marie 10 ans plus tard.

Mais en ce mois de février 1781, Roche et Noel n'appartiennent pas au même monde même s'ils naviguent sur la même frégate. Roche a décroché ce commandement et bataillé ferme pour constituer son équipage. Il est expérimenté, il écrit au marquis de Castries pour obtenir de l'aide pour son armement. Castries a écrit à M. Thévenard, commandant la marine à Lorient, pour lui demander de faciliter la constitution de l'équipage de la Sérapis. Il est même envisagé, au cours des longs mois de préparation de charger la frégate d'un trésor en piastres pour financer les expéditions à venir de M. de Suffren.

On est en pleine guerre d'indépendance américaine, les escadres de de Grasse et d'Estaing se battent en Amérique et aux Antilles contre la flotte britannique, aux côtés de Washington. La main d'oeuvre maritime est rare ce qui a certainement favorisé l'enrôlement de Jean Marie après quelques années d'apprentissage de la chirurgie.

2 commentaires:

  1. Sais-t-on s'il reverra sa famille un jour où l'autre?

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  2. Il est probable que Jean Marie Michel ne rentra jamais dans son pays. toute sa famille avait disparu avant son départ.

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